Et
la lumière fut. Ou bien, "Au début était le verbe". A moins que
l'art ne suscitât déjà ce flux incontrôlable de la création et
qu'il se chargeât de ce désir pulsionnel d'une forme, d'une
architecture. Et pour la couleur, on ne s'en tiendra donc qu'à ce
faisceau minimal du noir et du blanc, comme si, à cet instant de
gestation, seule la tension primordiale de l'obscurité et de
l'aveuglante lumière blanche eût suffi à tisser les lignes de
force d'un acte démiurgique.
D'origine
argentine, Gladys Nistor est une artiste hantée par l'idée de
création. Ou plutôt par l'hypothèse qu'elle suppose. En effet
l’œuvre qui s'instaure dans un espace bien particulier - les murs
et les angles d'un appartement ou seulement une boite ou un socle -
ne vise pas tant à produire une architecture qu' à nourrir de sens ce filament originel qui donna lieu à une réalité
sensible. L'artiste s'attache alors à dénouer des lignes de forces,
à proposer d'autres perspectives comme autant de possibles ou de
mirages.
Le
point de départ confond alors un point noir ultime à sa
source lumineuse. Le réel se cherche à l'intersection de cette
rencontre que seul l'art peut rendre visible. L'alpha et l’oméga
se fondent ainsi dans un alphabet pour traduire l'origine du monde et
la restituer dans sa fondamentale obscure incandescence. Oxymore des
mots pour dire l'indicible union du vide et du plein, de l'opacité
absolue et de l'infinité de la lumière dans cet instant à l'aube
des choses comme une prophétie de la nuit.
A
découvrir cette œuvre, c'est peut-être l'abstraction pure qui se
découvre. Par son évidence originelle, par sa géométrie
brutale, aveuglante, mais parfois déjà minée par les éclats de
poussière, les prémisses de sa disparition. C'est en cela que
l’œuvre de Gladys Nistor est si intense qu'elle parvient à
formuler ce que les choses déjà élaborées ne savent plus
exprimer.
L'artiste fait jaillir ce balbutiement de la vie et lui donne chair
entre forme et chaos. L'espace se transforme; il nous appartient
désormais de nous y aventurer. L'hypothèse tient ses angles, elle
s'arrime à ce que nous ne voulons pas ou à ce que ne nous ne savons
pas voir. Parfois le miracle se produit, les yeux se dessillent.
Moving Art, 24 Rue Paul Déroulède, Nice, Sur rendez-vous 06 88 09 93 62
Du 10 novembre au 14 décembre 2018
Du 10 novembre au 14 décembre 2018
Expositions
personnelles
2017 :
« Weightless Matter » Galerie Puerta Roja, Hong-Kong
2017 : « En
Noir et Blanc : objets de lumière » Galerie Edifice, Paris
2007
: « Paysages de Salon », Centre Design, Marseille
1995 : Instituto de Cooperación Iberoamericana, Buenos Aires, Argentine
1992 : « Architecture Du Naturel » Galerie Olga Soe, Paris, France
1991 : Galerie Bernanos, Paris, France
1995 : Instituto de Cooperación Iberoamericana, Buenos Aires, Argentine
1992 : « Architecture Du Naturel » Galerie Olga Soe, Paris, France
1991 : Galerie Bernanos, Paris, France
Expositions collectives
2018 :
« Ombre et Lumière » Galerie Moving Art, Nice
2017 :
« Art Paris Hors les Murs » Galerie Wagner avec Greff
International Immobilier
2017 :
« De l’original au multiple » Galerie Wagner, Touquet
Paris-Plage
2016 : « Affinités
Abstraites » Galerie Wagner, Touquet Paris-Plage
2016 :
« Possibilités du noir » Julio-Artist Run Space, Paris
2016 :
« Hommage au Carré » Galerie Wagner, Touquet Paris-Plage
2000-2002
: « Painting Zero Degree », Independent Curators
International, exposition itinérante (commissaire : Carlos
Basualdo), Cranbrook Museum of Art - Bloomfield
Hills, Fred Jones Jr. Art Museum - University of Oklahoma, Cleveland
Center for Contemporary Art - Cleveland, Etats-Unis
1997 : « Sueños concretos », Nuevos Nombres internacionales (commisaire : Carlos Basualdo), Biblioteca Luis Ángel Arango, Bogotá, Colombie
1996 : Invitée, Salon d’Art Contemporain, Montrouge, France
1997 : « Sueños concretos », Nuevos Nombres internacionales (commisaire : Carlos Basualdo), Biblioteca Luis Ángel Arango, Bogotá, Colombie
1996 : Invitée, Salon d’Art Contemporain, Montrouge, France