©Emmanuel Regent, Raissa, 2007
Marion Catusse
Natacha Lesueur
Manuel
Florent Mattei
Jérémie Paul
Emmanuel Regent
Mathieu Schmitt
Julie Sonhalder
Présentation du communiqué de presse:
ENTRE
I DEUX se définit comme un programme d’expositions et d’événements
mené entre deux commissaires d’expositions.
Rebecca Francois : historienne de l'art, diplômée d'une Maîtrise
d’histoire de l’art sur « La scène artistique niçoise de 1990
à 2006 ». Commissaire d’exposition au MAMAC de Nice et critique
d’art, elle collabore à de nombreux ouvrages et mène avec Eve
Pietruschi le projet des autostoppeuses depuis 2014.
&
Lélia Decourt : historienne de l'art, diplômée d'un Master Arts, Lettres, Langues et Civilisations, spécialité Asie et Océanie. Depuis 2010, responsable du service de la médiation culturelle au MAMAC de Nice. Elle est également enseignante vacataire à l'université Nice Sophia-Antipolis, en art moderne.
Lélia Decourt : historienne de l'art, diplômée d'un Master Arts, Lettres, Langues et Civilisations, spécialité Asie et Océanie. Depuis 2010, responsable du service de la médiation culturelle au MAMAC de Nice. Elle est également enseignante vacataire à l'université Nice Sophia-Antipolis, en art moderne.
Le
projet s’attache à des espaces non dévolus à la présentation
d’œuvres d’art en vue de créer des interstices dans le
quotidien avec la complicité des artistes de différentes
générations, reconnus ou émergents, travaillant dans la région de
Nice, Paris et Marseille.
ENTRE
I DEUX s’infiltre dans la salle d’attente de l’agence Caisse
d’Épargne Masséna pour susciter l’inattendu, la curiosité et
l’échange.
Détournant le classique
« chaises en enfilade, affiches décoratives et magazines people »,
ENTRE I DEUX propose une salle d’attente quelque peu particulière
invitant à s’émerveiller devant le fait que la terre est
illuminée par le soleil comme devant une œuvre d’art.
À
y regarder de plus près, L’ILLUMINATION DE LA TERRE PAR LE SOLEIL
décrit des trajectoires inattendues. Une rafle de raisins recouverte
d’or prend l’apparence d’un beau bijou ou d’une précieuse
vanité. Des plantes vertes génèrent des ambiances lumineuses ou
des courts poèmes (haïkus) défilant sur des rouleaux de caisse
automatique, grâce à des capteurs électroniques. Une peinture sur
soie s’agrippe à une branche d’arbre tel un appel au large (de
la peinture et du monde). Des minéraux, coquillages et ossements
composent un cabinet de curiosités miniature perturbant les
classifications naturalistes par des rehauts aux allures de cellules
souches humaines.
Dès lors, ce décor instille un sentiment d’étrangeté. Des
portraits photographiques aux mises en scène dissonantes font éloge
du maquillage et du travestissement. Un magazine sur le bijou et
l’ornement de parade révèle un art hybride, pop et surréaliste
connecté à l’artisanat, à la science et à la mode. Des feuilles
de palmes en terre cuite disposées au sol sur de la pouzzolane ou
des assises de rondins de bois ornées de motifs décoratifs en
trompe-l’œil fonctionnent comme des simulacres de nature conviant
à faire une pause.
Le
grésillement des hachures à l’encre noire de dessins de paysages
poétiques émergeant de la feuille blanche du papier invite
également à la divagation. Cependant, derrière le romantisme des
ruines le ravage des guerres contemporaines se profile et la beauté
des paysages renvoie à l’appel lancé par le néant. Ici, les
images semblent toujours réversibles. Devant un décor bucolique et
anachronique, des portraits en pied d’hommes et de femmes
d’aujourd’hui recouverts de poussière manifestent l’intemporelle
tragédie des expatriés et l’inadaptation de l’homme à vivre
dans le monde tel qu’il lui est donné au monde d’hier et
d’aujourd’hui.
©Mathieu Schmitt, Cadavres Exquis, 2014
Caisse d'Epargne, Place Masséna, Nice
Exposition du 1 avril au 2 juillet 2017