Galerie Depardieu, Nice
On l’imaginerait
volontiers ratisser sable et graviers d'un jardin Zen si, d'aventure,
Alaleh Alamir, eût voulu figurer un espace.
Or, c'est davantage à
l'expérience d'un temps nomade que s'attache l'artiste, ramenant à
la surface de la Galerie Depardieu, des fragments de vie déclinés
dans une grande variété de supports : sculptures organiques de
plâtre et de résine, dessins, photographies, gravures...
Mais ces moyens ne
sont jamais prétexte à une narration biographique ; au contraire,
l'artiste s'efface dans le monde végétal – parfois absorbé dans
une gangue minérale – dans un jeu d'apparition et de disparition.
Car il y a de la légèreté, de l'humilité dans ce geste quand elle
parvient à saisir ce « presque rien « au terme d'une
approche quasi mystique d'une nature autant effleurée que vénérée.
L'émotion est
transmise de ce monde à peine éclos, trouble, où la couleur peine
à sourdre. Et de ce rituel, quand le regard se force au silence face
à tant de grâce, à tant de maîtrise dans l'élaboration de
l'objet.
Pourtant le travail
de l'artiste disparaît tellement les figures, incertaines, semblent, naturellement, naître de leur support.
De la poésie, une
écriture du sensible. C’est tellement précieux dans l'art
d'aujourd'hui !