Musée de la Photographie Charles Nègre, Nice
L’œuvre photographique de Sebastião Salgado accroche le regard tant elle use de tous les procédés pour frapper la conscience du spectateur : l'intensité dramatique du noir et blanc, l'exploitation d'un format imposant et des procédés de mise en scène et de cadrage des plus percutants. Au-delà de ce que certains condamnèrent comme, par exemple Susan Sontag qui dénonçait l'esthétisation de la misère et « l'inauthenticité du beau » chez le photographe, il faut retenir la sincérité de son engagement humaniste. Sebastião Salgado, l'un des représentants les plus célèbres du photojournalisme, illustre dans cette exposition certains articles de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. A mi-chemin entre l'argentique et le numérique, les clichés présentés sont des compositions savamment étudiées, très éloignées de la spontanéité et de l'image choc du reportage de presse. De ses multiples voyages à travers le monde, le photographe rassemble avec une grande humanité 31 images réalisées dans 20 pays. Défense des plus faibles et des oubliés, protestation contre la pauvreté, l'injustice ou la torture sont au cœur de son combat. Sensible à toutes les menaces qui pèsent sur l'humanité, Sebastião Salgado s'implique aussi pour la défense de l'environnement et la présentation du film « Le sel de la terre » coréalisé avec Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado, témoigne des relations intimes entre l'homme et la terre. L’œuvre est d'une brûlante actualité et ne peut nous laisser insensible.