lundi 23 septembre 2019

« Penser en formes et en couleurs » Musée des Beaux-Arts, Lyon


 Jusqu'au 5 janvier 2020

                    Cet aphorisme que l'on prête à Georges Braque, « Le peintre pense en formes et en couleurs » est à la source d'une riche exposition au Musée des Beaux Arts de Lyon pour la 15eme édition de la Biennale. L’interaction de la forme et de la couleur, son incidence technique comme ses effets psychologiques, ont tissé une histoire inédite de la peinture tout au long du XXe siècle. Cette aventure est ici relatée non selon une approche chronologique mais par la juxtaposition de certaines recherches qui touchèrent à la relation à la matière, à la sculpture, au dessin et qui explorent les variations chromatiques qui en résultèrent.
               Formes et couleurs s'emparent peu à peu de leur autonomie mais s'émancipent de concert comme dans « La botte de navets » de Fernant Léger où la couleur n'épouse plus les contours mais se dispose en larges aplats qui illuminent le dessin sans intervenir dans sa construction. Steven Parrino en 1988, en déplaçant la toile de son châssis, dévoile un monochrome avec ses plis, ses ombres qui s'inscrivent désormais dans la seule objectivité de la matière. Celle-ci est ailleurs magnifiée par Eugène Leroy lorsque la couleur y germe pour l'éclosion silencieuse de la figure. Au contraire, Olivier Debré convoque l'espace qui tend peu à peu vers une tonalité plus transparente laissant libre cours aux sensations et à l'horizon de la monochromie. Un très grand format d'Olivier Mosset de 1987 où la toile est dépouillée de toute profondeur, vibre de la seule intensité de son champ coloré. L'espace se confond alors à la lumière et répond en contrepoint à l’outre-noir de Soulages.
                     Près d'une cinquantaine d'artistes se prêtent ainsi à cette exploration qui, aujourd'hui encore, ailleurs, sur d'autres supports et par d'autres chemins, ne cesse de nous entraîner dans cette merveilleuse aventure de la forme et de la couleur. En marge de la Biennale d' Art Contemporain et du gigantisme de ses installations, la peinture vit ici sereinement sa quête de la beauté.



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