jeudi 21 septembre 2017

Big Brother et moi, et moi, et moi...


 
L’association Artistes en Mouvement présente son 5ème parcours de sculptures et installations Rue Princesse Caroline à Monaco. Cette association fut fondée sur des valeurs d'humanisme et de solidarité et, à ce titre, elle est à l'origine d'un Centre Culturel à Waga, au Burkina Fasso et de bien d'autres actions humanitaires. Son engagement la conduit aujourd'hui à exposer des œuvres qui mettent en relation conflictuelle, mais avec humour et poésie, Big Brother et l'artiste.
« Big Brother is watching you » écrivait George Orwell dans son roman 1984. Mais ici la proposition s’inverse et voici que l'artiste regarde à son tour le monstre froid, qu'il l'exhibe dans son ubiquité tentaculaire et en extirpe les multiples apparences. Big data, internet, téléphonie, télévision, autant de vecteurs d'un contrôle invisible que l'artiste nous donne pourtant à voir dans une multiplicité de signes matériels tellement ancrés dans nos habitudes quotidiennes que nous ne les percevons plus. L'information généralisée et globalisée, si comme tout savoir, peut être la condition d'une culture émancipatrice, elle peut aussi l'absorber dans l'anéantissement de la liberté. C'est cette histoire, dans ses contradictions et sa diversité qui nous est racontée ici. Ainsi Caroline Rivalan érige les ruines calcinées d'un amas d'antennes dont nous avions oublié la diversité des formes. Elles hérissent l' espace sombre d'un champ archéologique qui restera à défricher ou à déchiffrer. Maria Ramos, à l'inverse, joue sur la fragilité et la transparence du réseau semblable à une multitude de toiles d'araignées qui se concentrent sur un triangulaire « œil de la providence » qui renferme un trou de serrure. Le lieu du voyeur est au cœur du contrôle et l'artiste lui-même en est-il exempt ?

Oeuvres de Catarina Aicardi, Maria Amos, DeDomenico, Pascale Dieleman, Do Benracassa, Karen Finkelstein, Galka, Héléna Krajewicz, Alain Lapicoré et Aleksandra Lewicka (AL2), Caroline Rivalan, Rob Rowlands, Franz Stähler.

Rue Princesse Caroline, Monaco, jusqu'au 27 octobre 2017



                                                   "Totem" Caroline Rivalan


                                          
                                              "Neurones" Franz Stähler


                                             "Internet, je t'aime moi non plus" Héléna Krajewicz

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