Grimaud, Var
Jusqu’au 15 octobre 2022
Depuis le village de Grimaud dominant le golfe de Saint-Tropez, un paysage de vieilles pierres, de vignobles ou de collines boisées se déploie jusqu’aux rivages de la Méditerranée. Durant tout l’été, ce terroir marqué par son empreinte médiévale accueille l’œuvre de Stefan Szczesny comme pour ponctuer l’espace de ses compositions monumentales par le rythme novateur de ses courbes et de ses couleurs. D’origine allemande et après s’être installé à Paris, New York et tant d’autres lieux, l’artiste s’empare de ce paysage pour célébrer sa beauté, à l’égal d’un nouveau paradis terrestre. Cette idée d’une harmonie parfaite entre l’homme et la nature, la certitude que l’art face aux désordres du monde apporterait réconciliation et joie de vivre, irriguent cette œuvre foisonnante.
D’abord peintre abstrait, Stefan Szczesny s’inscrit dans le mouvement des «Nouveaux Fauves» en 1981 en Allemagne. Mais cet art souvent tourmenté s’apaise peu à peu en se nourrissant d’influences antiques et méditerranéennes. L’artiste conserve néanmoins cette puissance créatrice qui le pousse à se saisir de l’espace, à le réécrire par une profusion de mediums et de formes afin de chanter la force vitale au cœur des éléments. De Grimaud jusqu’à la mer, de vastes sculptures aux couleurs franches rythment le paysage. Les formes sont douces et les courbes féminines esquissées répondent à des motifs végétaux comme pour sceller un pacte entre cette osmose de l’homme et de la nature avec la beauté salvatrice. A ces sculptures monumentales s’ajoutent de larges toiles toujours témoignant de cette constante énergie lorsqu'elles s’inscrivent sur les façades d’une demeure patrimoniale ou bien à l’intérieur d’une galerie comme dans la Maison Prestige Roberto Geissini ou au Studio Paon. C’est ici que des peintures parfois encore hantées par l’abstraction côtoient des travaux sur verre réalisés à Murano et des céramiques créées dans l’atelier de Peter Thumm.
Précédemment exposé en 2014 au Palais des Papes en Avignon, «L’arbre de vie» est cette sculpture face à la Mairie qui illustre cet envol des formes pour une célébration du vivant. Tout s’exprime dans la danse du feuillage et de son miroitement quand, ailleurs, des dizaines d’autres œuvres chantent la couleur, la sensualité, les lignes d’un visage ou les contours d’un corps. Tout n’est ici que luxe, calme et volupté: L’art se love ainsi dans les méandres du bonheur.