dimanche 1 mai 2022

Fondation Hartung-Bergman, Antibes

 



«Les archives de la création»

Du 11 mai au 30 septembre 2021



Le blanc des murs se heurte au bleu du ciel. A peine la pureté géométrique des édifices qui composent la Fondation est-elle altérée par les vagues d’oliviers multicentenaires qui semblent inscrire dans l’éternité du temps l’œuvre d’un couple d’artistes majeurs du XXe siècle, Hans Hartung et Anna-Eva Bergman. Ici la couleur se confronte à l’espace de même que la peinture de l’un se disputait à la peinture de l’autre - histoire de rencontre et de désaccord, de contraste ou de fusion, tout ce qui fait qu’une vie se grave dans la force d’un tableau.

La Fondation Hartung-Bergman héberge ce récit qui nous est conté à travers son exposition inaugurale, «Les archives de la création». De nombreux documents - lettres, croquis, carnets - relatent les sources de l’inspiration, les amitiés, le quotidien des artistes en apportant un éclairage inédit sur les œuvres présentées. C’est aussi pour la Fondation, une ère nouvelle puisqu’elle s’ouvre enfin au public après deux années de constructions et d’aménagements.

Sur les hauteurs d’Antibes, le couple fait l’acquisition d’un terrain en 1961 sur lequel, selon le plan d’Hartung, seront bâtis une villa, des dépendances et autres ateliers. Aujourd’hui, après une totale rénovation des lieux et la création d’un bâtiment d’accueil, la Fondation s’imprègne, par son environnement et son architecture, d’une énergie toute méditerranéenne qui donne corps à la peinture tumultueuse de Hans Hartung et à celle d’Anna-Eva Bergman, toute en légèreté et en lumière. Deux œuvres très différentes pour une même quête passionnée de l’abstraction. Contempler leurs œuvres dans un tel lieu c’est pouvoir les interpréter en relation avec le contexte à partir duquel elles ont été conçues. C’est retrouver la pureté des lignes et la minéralité lumineuse de la peinture de Bergman, l’incandescence du geste saisi dans le vif des projections d’Hartung. Ici la couleur explose là où la nuit s’éteint. Des instants solaires surgissent mais aussi l’ombre dramatique de l’exil et de la guerre. Et toujours cette perfection d’un espace en accord avec la volonté de faire émerger un langage inédit, de réinventer le regard, de donner rythme au monde. Ici la peinture est vivante, elle coule dans les veines du quotidien, elle éclabousse les murs de l’atelier avant de se fixer sur les cimaises d’un salon. Et dans chaque pièce de la Fondation, le cadre paisible d’un paysage répond à l’abstraction glorieuse de la peinture.

Toujours et encore l’art est ici un hommage sublime à la vie, à la beauté toujours recommencée.







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