dimanche 9 octobre 2022

L’École de Paris (1900-1939)

 

Musée d’Art Moderne de Céret

Jusqu’au 13 novembre 2022



                                                        Moïse Kisling

Rénové et enrichi d’une nouvelle aile, le Musée d’art moderne de Céret renaît après trois ans de travaux. Picasso séjourna à Céret entre 1911 et 1913 et ses compositions cubistes firent connaître la ville. Dans son sillage, Braque, Herbin et Juan Gris la consacrent alors comme une «Mecque du cubisme» Dans un autre registre, au lendemain de la première guerre mondiale, Soutine y réalisera près de 200 tableaux et il sera suivi par Krémègne qui y résidera jusqu’à sa mort. Entre 1928 et 1929 on y retrouvera Chagall puis bien d’autres artistes tels que Masson, et plus tard, Raoul Dufy ou Marquet qui s’y réfugieront en 1940. C’est en 1950, essentiellement à l’initiative du peintre Pierre Brune, que le musée ouvrira ses portes.

Après une exposition inaugurale de Jaume Plensa en mars dernier, le Musée présente en collaboration avec le Centre Pompidou, une sélection d’œuvres majeures de l’École de Paris entre 1900 et 1939. Attirés par la ville qu’on considérait alors comme la «capitale des arts», nombre d’artistes étrangers, d’abord à Montmartre puis après 1910 dans le quartier de Montparnasse, viennent s’y installer. L’exposition relate cette aventure cubiste autour de Picasso, Survage ou Marcoussis mais aussi de tout ce qui s’est déroulé autour du fauvisme et de la couleur avec Kees Van Dongen, Sonia Delaunay ou Kupka. Quant au portrait, il revient ici à Modigliani d’en exprimer tout le trouble émotionnel quand Kisling le hisse au rang d’une icône chargée de magnétisme. Les portraits de Soutine, tels que «Le Groom» et «Le grand enfant de cœur» déversent toute la puissance du rouge et du noir dans les torsions de la chair expressionniste.

Impossible de rendre compte de façon exhaustive de tout ce cosmopolitisme qui apporta à Paris ce sursaut de créativité, non seulement en peinture mais aussi dans la photographie. Sous l’objectif de Brassaï, de Germaine Krull ou de François Kollar, c’est une ville traversée de poésie qui sert de décor à toute cette effervescence artistique. Cette exposition passionnante par sa diversité et la qualité des œuvres présentées nous permet de comprendre comment des styles parfois opposés ont permis à des artistes venant d’horizons différents d’insuffler dans l’art un surplus d’humanité. A l’aube des avant-gardes, L’École de Paris fut aussi ce point de rencontre à l’égal de ce qui se réalisa dans cette ville de Céret qui lui rend aujourd’hui hommage.







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