lundi 21 octobre 2019

"Gaïa, que deviens-tu?" 20 artistes internationaux



Maison Guerlain,
Paris, jusqu'au 8 novembre
        Fabrice Monteiro, Prophecy#6                         

De nombreuses expositions soulèvent désormais la question cruciale de l'environnement et de la préservation de la planète. Et partout on célèbre les arbres, on explore la nature dans toute sa diversité. Vingt artistes internationaux proposent leurs solutions plastiques à la Maison Guerlain dans le cadre de la FIAC pour répondre à ces enjeux.
Penser la nature c'est aussi envisager des formes, composer un paysage. Chen Duxi se réfère à la peinture chinoise pour relier le corps à la nature à partir de lignes se modulant autour du plein et du vide. Le détail, le microcosme sont ici la figure de la totalité du monde ou sa métaphore. Eva Jospin taille dans le carton des arbres entremêlées pour une forêt enchantée et pleine de pièges. Elle est un lieu initiatique et le matériau employé pour le révéler répond à des impératifs économiques et écologiques. Dans un tout autre registre, Douglas White présente une étonnante sculpture avec une couronne de racines qui rayonne sinistrement autour d'un pneu éclaté. Cette œuvre « Black sun », soleil noir de la mélancolie comme l'aurait écrit Nerval, nous soumet à une méditation sur la mort et la renaissance, l’accidentel et les lois naturelles. L'artiste participera à la prochaine édition du Festival OVNI à Nice de même que Lucy et Jorge Orta qui présentent ici un parachute de largage fait de drapeaux de plusieurs nations et d'un assemblage hétéroclite de vêtements et d'ustensiles liés à la survie possible de l’humanité en relation avec la solidarité humaine. Une vision optimiste que partage sans doute Otobong Nkanga à travers son regard sur la notion de territoire et de valeurs culturelles. Ceci tranche donc avec l'œuvre Sigismond de Vajay, sombre dans sa description d'un monde rongé par les ruines et la mort.
Au-delà de la qualité des œuvres choisies, le décor baroque et luxueux de la Maison Guerlain agit sur elles par contrepoint et leur permet d’acquérir cette puissante tonalité d'ensemble qui leur donne sens. Le luxe, la beauté, le parfum seraient-ils aussi menacés par cette pollution dont nous sommes tous responsables ?




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