« Arbres,
l'intime échange »
Centre
d'Art Contemporain Châteauvert
Albane Hupin, "Silva"
A
travers ses larges baies vitrées, le Centre d'Art contemporain entre
en résonance avec la nature et les arbres qui l'environnent . Entre
leur réalité et leur artefact à l'intérieur du Centre, une
relation intime se noue au travers de la vie végétale et de la
sensibilité de l’artiste. Dans ce partage du vivant, l'arbre est
saisi dans ses aspects matériels quand il distille la lumière ou,
au contraire lorsque les feuillages l'absorbent pour la confondre
dans l'opacité d'une masse. Mais les arbres, ce sont aussi des
formes et des couleurs, et aussi des mythologies et des cultures
quand en Afrique, sous leur ombre, se jouent la palabre ou les fils
inextricables de la magie.
Regards,
méditation, réflexion sur notre relation au végétal, telles sont
les attitudes déployées par les artistes pour rendre compte de leur
dialogue fécond avec les arbres. Avec leurs racines, écorces ou
feuillages, leurs corps sont en prise avec le nôtre. Ils jalonnent
des errances poétiques ou délivrent l'écho mystérieux de la forêt
primitive. La diversité de la nature répond ici aux multiples
approches des 15 artistes qui s'en saisissent. Par la peinture,
Emmanuel Billon figure l'arbre au travers de l'imaginaire,
dans son rapport au mysticisme et à la mort. La couleur est
somptueuse dans sa brume et la matière végétale s'évapore dans
une auréole lumineuse. A l’inverse, les peintures d'Yves Conte
pensent l'arbre physiquement, dans sa totalité et son rapport à
l'espace. Mais sa matérialité renvoie aussi l'image d'une culture
dont nous ne pouvons nous affranchir. Gérald Thupinier quant
à lui se livre à un corps à corps avec les feuilles qui se fondent
dans l'épaisseur de la matière picturale et les signes sont comme
le présage des mots. Alexandre Hollan célèbre un échange
silencieux et contemplatif avec l'arbre dont il éprouve la densité
ou bien la fragilité des brindilles et des nervures. Il y a aussi le
superbe reflet de l'arbre caressé par le vent dans une flaque de
lumière sombre dans l’œuvre d' Henri Olivier et ces
somptueux panneaux d'Albane Hupin qui absorbent l'arbre dans
sa sève quand elle les teint à partir de décoctions d'écorces de
chêne et de noix de galle.
Elodie Barthélémy, Joseph Beuys, Emmanuel Billon, Sylviane Bykowski, Yves Conte, Charlotte Agnès Dugauquier, Alexandre Hollan, Albane Hupin, Angelica Julner, Charlotte B.Lacordaire, Michel Loye, Christian Nironi, Henri Olivier, Yoyo Sorlin, Gérald Thupinier
Emmanuel Billon, "Danse macabre"
Jusqu'au 1 décembre 2019
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