Aussi
Alain Fleischer décline-t-il dans les salles du Musée de la
Photographie des séries d’œuvres très diverses qui illustrent
cette « image qui revient » comme l'énonce le titre de
l'exposition. Retour aux composants originels de l'image qui, par
effet de miroir, proposent un autre regard sur sa construction et ses
leurres. Toute une gamme de dispositifs astucieux désorientent le
spectateur. Les pales d'un ventilateur mettent l'image en mouvement
ou bien, à partir d'un algorithme monstrueux, des cactus ou des
canapés se métamorphosent en créations hybrides et
s'emparent de l'espace. Ailleurs l'artiste reprend avec sensualité
des corps nus féminins de la peinture classique pour les replacer
dans un autre contexte et une autre lecture qui, toujours, traquent
les pièges de l'image et, par glissement, dévoilent son négatif,
un sens inédit, une beauté mystérieuse.
Alain
Fleischer s'empare de tous les recoins de l'imaginaire et de nos
mythologies pou réinventer la vie. Il aime le risque, l'aventure et
pour lui, le ratage même, peut se muer en miracle. Il exacerbe un
clair obscur par des éclats de lumière ou des ciels ténébreux, il
se refuse à de plates superpositions d'images mais ne répugne pas à
projeter celles-ci sur un corps pour qu'elles s'enlacent au vivant
dans un récit fascinant. Tout à la fois, photographe, cinéaste et
écrivain, l'artiste défriche ses rêves en inventant de nouveaux
mécanismes, en ne s'interdisant rien. Le poète reste celui qui
explore les terres inconnues.
Musée de la photographie, Nice Jusqu’au 29 septembre 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire