Galerie Depardieu, Nice, du 3 au 19 mai 2018
Il y
a toujours ce temps de l’œuvre qui ne se confronte qu'au désir
d'exister et ne se charge que de la syntaxe dont elle hérite avant
même de savoir comment elle dira le monde. C'est ce balbutiement qui
s'empare alors de ce qui n'est encore qu'une nudité et que
l'architecte écrit par volumes, forces de tension, espaces en coupe
et en plan de masses ou de niveau. De la troisième à la deuxième
dimension, le peintre, lui, usera d'un autre lexique mais se
heurtera pareillement à ce vide qu'il lui faudra organiser et dont
l’œuvre, d'une façon ou d'une autre, renverra l'écho.
Tout
ne serait donc, pour reprendre le titre de l'exposition de Marc
Charvolen, que « Déplacements ».
C'est à dire mouvement, rythme sériel, modulation, bref tout ce qui viendrait contrarier l'architecture d'une œuvre qui revendique pourtant avec force son assise, son rapport intime au mur qui la soutient. On comprend alors que Charvolen est avant tout un peintre, que son vocabulaire se charge de toiles et de couleurs, que sa grammaire soit celle d'un assemblage de découpes, de lignes, d'agencements et de recouvrements. Mais le peintre reste hanté par la figure et sa représentation et il lui faut alors bâtir et peindre la source de celle-ci avant même qu'elle ne se formule. Marc Charvolen saisit cet instant. Ou, plus exactement, il en énonce les phases constitutives, les propriétés contradictoires, la diversité des protocoles. Il révèle des tensions, des hypothèses, des fragmentations au moment où l’œuvre est sur le point d'apparaître.
C'est à dire mouvement, rythme sériel, modulation, bref tout ce qui viendrait contrarier l'architecture d'une œuvre qui revendique pourtant avec force son assise, son rapport intime au mur qui la soutient. On comprend alors que Charvolen est avant tout un peintre, que son vocabulaire se charge de toiles et de couleurs, que sa grammaire soit celle d'un assemblage de découpes, de lignes, d'agencements et de recouvrements. Mais le peintre reste hanté par la figure et sa représentation et il lui faut alors bâtir et peindre la source de celle-ci avant même qu'elle ne se formule. Marc Charvolen saisit cet instant. Ou, plus exactement, il en énonce les phases constitutives, les propriétés contradictoires, la diversité des protocoles. Il révèle des tensions, des hypothèses, des fragmentations au moment où l’œuvre est sur le point d'apparaître.
Sans
doute est-ce cette fragilité, cette mouvance architecturale et
colorée, cette lutte avec ce qui pourrait devenir un bâti, un objet
fini, une "représentation", qui définit le mieux le travail de Marc Charvolen. Le
découpage de tissus et de toiles se déploie alors dans un espace qui
s'organise de façon rythmique et ne se résout jamais à se clore
dans une œuvre. Celle-ci demeure en extension, elle se mesure avec
son environnement dont elle devient aussi l'écriture. Les fragments
sont collés, s'imprègnent de pigments mais la couleur semble prise
dans la matière ; elle ne se dérobe pas à elle. Rétive à
toute expression, elle ne parle que de ses origines et de ce qui la
constitue.
Epingler, coudre, en découdre. Ces verbes sont en eux-mêmes comme
les traces matérielles de ce processus. Il ne s'agit jamais alors d'apparence et
de représentation mais plutôt d'une volonté de démasquer dans la
peinture ce qui serait de l'ordre de ce ce désir. Personne ne
songerait à parler de Charvolen comme un poète. Et pourtant...
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