Galerie Depardieu, Nice, jusqu'au 16 juin 2018
Oh
de la peinture! Le choc d'une plénitude qui se répand dans un
poudroiement de couleur, les traits nerveux qui la cisaillent ou la
caressent Et l'on plaint alors ces cuistres et autres Trissotin qui
se glorifient de la mépriser parce que leur regard ne s'est jamais
dessillé, que leur pensée n'a jamais franchi les frontières du
quotidien.... Il leur manquait cette culture qui depuis des
millénaires traverse la vie sous les apparences de l'art....
Que
ceux-ci pourtant se précipitent à la Galerie Depardieu pour y
contempler l’œuvre d'Aki Kuroda. Ils y expérimenteront cette
traversée du temps quand les mythes se façonnent à mi-chemin entre
le réel et l'imaginaire. Quand ceux-ci se cristallisent en signes et
se drapent de couleur pour définir des espaces inédits.
« Cosmogarden », puisque tel est le titre de
l'exposition, est l'espace singulier de ces errances multiples qui
déchirent le réel, nous transportent des jardins vers les astres
pour essaimer ces traces qu'on appelle œuvres d'art.
L'univers
d'Aki Kuroda diffuse cette magie d'objets incertains, mouvants, qui
se seraient déposés sur la toile ou la feuille de papier comme des
stèles, des aérolithes, des fragments végétaux, des ombres
humaines, tout cela en constante métamorphose. Chaque œuvre
témoigne alors de la capture d'un instant, d'un état des choses
quand la magie s'en empare et les restitue dans leur éternité
paisible. Ou, à l'inverse, la violence saisit le ciel, les fleurs se
tendent et explosent, les hommes surgissent comme des déchirures,
l'univers s'échoue dans une abstraction ténébreuse.
Faut-il
dire que cette œuvre est d’une intense poésie tant elle est
rétive à toute définition ? Elle défie tous les adjectifs,
tour à tour austère, sèche, drôle, vivace, brillante, limpide, humble,
orgueilleuse, hiératique, évidente, profonde... La poésie sera
toujours cet impossible des mots. Aki Kuroda traduit cette poésie en
peinture et c'est un envoûtement.
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