Caisse d'Epargne, Place Masséna, Nice
Du 8 juillet au 22 septembre 2017
Eve Pietruschi, Rêverie ou le parfum d'un souvenir
Une exposition engage à un parcours qui nous incite au partage avec
des œuvres mais, que nous disent celles-ci, quand, paradoxalement,
elles s'inscrivent dans le contexte d ' « un voyage
immobile » ? Les commissaires, Rébecca François et Lélia
Decourt, réunies dans cet « Entre/deux », déclinent des
travaux d'artistes très divers qui se confrontent à un espace
particulier pour le charger d'un sens qui pourtant , par nature, lui
est étranger. D'où cette belle aventure d'une « invitation
au voyage »...
Cet espace investi d'une fonction
particulière – une salle d'attente – est chargé de ses objets
usuels et d' un trajet de circulation éloigné d'un lieu
traditionnel d'exposition. Le défi consistait alors à créer ici, au cœur du quotidien et d'une activité réelle, un
récit pour un moment d'attente qui deviendrait un instant
d'expérience et d'échappée vers l'imaginaire. Mais il fallait
aussi que ce temps fût un vagabondage dans un espace très
décloisonné et quelque peu labyrinthique dans lesquelles les œuvres
pussent conserver leur autonomie tant dans leur diversité
matérielle, esthétique, que par le sens ou le non sens qu'elles
proposaient.
Ainsi Jean Dupuy et Gérald Panighi se
mesurent-ils au mots et manipulent avec humour les ruses du langage
pour les détourner vers une réflexion sur ce que l'art peut ajouter
à la vie. Ailleurs, une poésie plus matérielle nous entraîne aux confins du
sensible avec les roses et ses traces de Quentin Derouet, les
installations aériennes et floconneuses d'Isa Barbier,
l'imprégnation onirique avec la nature et son effacement chez Eve
Pietruschi. Puis des œuvres plus distancées, plus analytiques, avec
les photos de Favret/Manez, les dessins de Marine Pagès et d' Ahram
Lee, l’installation de Lina Jabbour...
Ce temps vide de l'attente se
peuple alors d'idées, d'images et d'hypothèses pour un voyage
fragmenté en autant de possibilités de vivre et de revivre dans ce
monde que nous ne savons pas toujours voir en face, dans sa réalité
mais aussi dans son côté invisible et impensable. Son immobilité
est celle d'une parenthèse dans laquelle le travail de l'artiste
s'inscrit et se poursuit en nous conduisant sur les sentiers de l'imaginaire.
Gérald Panighi
Isa Barbier
Gérald Panighi
Isa Barbier
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