Forum Grimadi, Monaco
Du 6 juillet au 8 septembre 2019
Il
s'agit ici de décrire le parcours d'un homme avec sa complexité, son extravagance et le génie qui, disait il, l'habitait. Mais, toute
sa vie, il la consacra à la peinture, non seulement à la sienne
mais à celle des grands Maîtres qu'il admirait. Le génie de
Salvador Dalí consista dès lors à brouiller les repères entre le réel et
l'imaginaire, à tendre vers une perfection méticuleuse tout en jouant de l'outrance de sa palette et de ses figures, à assumer son
emprunt aux maîtres du passé tout en méprisant toutes les
conventions.
Le
réel pour Dalí ce fut surtout Cadaquès et sa maison blanche dans la petite baie de Port
Lligat qui, de la mer, rampe par espaliers vers le ciel. Avec sa
lumière sauvage, un vent cru qui cisaille roche et soleil. Et le
cadre des fenêtres ouvertes sur la Méditerranée comme l'incision du paysage sur ses toiles. « Il est impossible de comprendre ma peinture
sans connaître Port Lligat », écrivit-il. Sur les 4000m2 de
cette rétrospective, un îlot central restitue l'ensemble de ce
paysage autour duquel s'organise toute une série de salles qui le
découvrent à partir de fenêtres ouvertes sur la folle beauté du ciel, de
la terre et de la mer. Ce lien entre l’intensité d'un lieu et
les différentes périodes du peintre est la sève de ce parcours initiatique.
A
partir d'un fil chronologique, le visiteur, par des peintures mais aussi grâce à des dessins, des documents ou des photographies, vit la gestation d'une œuvre qui s'inscrit dans les grands
mouvements de l'art du XXe siècle. Au début il verra la maison du
père à Cadaquès, traitée avec une touche impressionniste.
Puis des peintures audacieuses dans leur veine cubiste. Et même des tentatives matiéristes dans
l'esprit catalan puis la découverte de Warhol et du Pop Art. La
peinture tend alors à sortir de son cadre, à explorer les possibilité
d'une troisième dimension, dernière étape avant le rêve ultime de
Dalí, l'immortalité.
Mais tous ces mouvements qu'il traversa restent irrigués par le surréalisme dont il fut l'un des principaux acteurs tout en se maintenant en marge du mouvement. Pourtant l'exposition, sans éluder le cœur de l' œuvre, prend le parti d'en explorer les contours, de dévoiler les fantasmes et les angoisses qui l'agitent au-delà de la construction d'un style. Car le style de Dalí reste le vrai mystère que cette exposition permet au moins d'effleurer. Sans doute réside t-il dans les ombres tutélaires qu'il célèbre, la lumière de Vermeer, la puissance de Michel-Ange, la verticalité des cyprès dans « l'île des morts » de Böcklin, l'horizontalité de la terre avec « L’angélus » de Millet et toute cette écriture de l'angoisse et cette méthode paranoïaque-critique qu'il revendiqua. Le langage de Dalí c'est ce vocabulaire de symptômes qui se transforment en signes avant de se mesurer à la peinture de ses « pères » pour s'accomplir. Cette exposition est un moment important pour trouver une clé dans le mystère Dalí.
Mais tous ces mouvements qu'il traversa restent irrigués par le surréalisme dont il fut l'un des principaux acteurs tout en se maintenant en marge du mouvement. Pourtant l'exposition, sans éluder le cœur de l' œuvre, prend le parti d'en explorer les contours, de dévoiler les fantasmes et les angoisses qui l'agitent au-delà de la construction d'un style. Car le style de Dalí reste le vrai mystère que cette exposition permet au moins d'effleurer. Sans doute réside t-il dans les ombres tutélaires qu'il célèbre, la lumière de Vermeer, la puissance de Michel-Ange, la verticalité des cyprès dans « l'île des morts » de Böcklin, l'horizontalité de la terre avec « L’angélus » de Millet et toute cette écriture de l'angoisse et cette méthode paranoïaque-critique qu'il revendiqua. Le langage de Dalí c'est ce vocabulaire de symptômes qui se transforment en signes avant de se mesurer à la peinture de ses « pères » pour s'accomplir. Cette exposition est un moment important pour trouver une clé dans le mystère Dalí.
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