La Station, Nice, jusqu'au20 avril 2019
Pourtant cette mise en scène des ruines d'un hors champ est conduite
de manière burlesque et c'est aussi sur ce registre de la
déconstruction et de l'ironie qu'intervient Pauline Brun.
Celle-ci intègre dans un même espace clos l'artifice d'un atelier
aux vitres sans tain, avec la simulation d'une porte, et quelques
autres éléments - faux bras, têtes outrancièrement transformées
- qui deviendront les accessoires de ses performances. L'artiste
souligne aussi un effet de découplement en mettant en relation la
performance actuelle et celles qui les ont précédées par une
projection sur un écran occupant tout le fond de l'atelier. De la
même façon, les traces de l'événement resteront ultérieurement
sur le lieu et s'intégreront au processus. Cette distorsion accentue
le grotesque des situations quand, entièrement revêtue d'une
combinaison blanche et jouant de prothèses grotesques, Pauline Brun
se livre à des contorsions qui figurent la déshumanisation du corps
réduit à une forme mouvante et improbable quand il se fond dans
l'espace. Ce personnage c'est « Scruffy » donc
« miteux », « débraillé », comme métaphore
de cette vie sortie des rails. Son ridicule ou sa solitude sont mis
en musique par un « gnagnagna » lancinant comme une
mélopée folle et triste pour un cérémonial déroutant où, chacun
pourtant pourra peut-être se retrouver ou se découvrir. Ou rire ou
pleurer.
La
Station à Nice est une association active depuis 1996. Elle offre un
soutien aux formes expérimentales de l'art actuel. Installée depuis
2009 sur le site des anciens abattoirs aujourd'hui dévolus à la
création culturelle, le 109, La Station a présenté 42 expositions
intra-muros et 24 expositions extra-muros. Elle accueille 2
résidences temporaires chaque année.
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