NMNM, Villa Paloma, Monaco, du 29 juin au 6 janvier 2019
Plutôt
que de prétendre à une présentation exhaustive de l’œuvre de
Tom Wesselmann le commissaire de l'exposition a délibérément
choisi un angle d'attaque pour répondre à la polémique suscitée par
certains aspects du travail du peintre. Nous voici donc plongés dans
les années 60 à New York lors de l'émergence du Pop art dont
Wesselmann fut l'un des principaux protagonistes. Refus de
l’expressionnisme abstrait et regard critique sur la société de
consommation avec la perte du réel et la chosification du corps
qu'elle entraîne, tels seront les marqueurs de ce mouvement qui
marquera profondément l'art de notre temps.
Mais Tom Wesselmann s'est attaqué radicalement à l'image. Celle-ci
reste froide, clinique. Si elle se charge du désir matériel ou
sexuel figé dans les signes de la publicité ou du cinéma, elle se
dissout dans les effets de massification qu'elle implique.
L'individu s'incarne dans des stéréotypes, la réalité du désir
se fait piéger par la codification même du fantasme. En
effet, les personnages ne sont plus que le reflet de l'image que la
société leur renvoie. Dépouillés de toute psychologie, les yeux
absents, ils sont exilés en eux-même et dans le monde. Tout est
découpé, les choses et les êtres ne sont plus que des signes
vides, des icônes silencieuses, des mains, des seins, des jambes,
des sexes réduits à un idéal inaccessible qui nous condamne à la
position du voyeur.
Aussi a-t-on pu reprocher à l'artiste une chosification de la femme à une époque ou celle-ci commençait à théoriser sa libération. L'exposition tend alors à corriger cette idée en montrant combien ce jeu de tensions et de silences prend en charge les deux sexes. Et que ceux-ci sont condamnés à tenir un rôle de figuration dans une vie dont le scénario et la scénographie leur échappe. L'érotisme apparent se dissout alors dans la platitude du quotidien et le réel se confond avec l'univers de la publicité et de l'imagerie de masse. L'artiste énonce et dénonce dans un même geste cette captation du vivant par ce regard artificiel qui est devenu le nôtre. Mais le constat n'est pas désespéré, l'idée du bonheur rode encore sur ce monde...
L'exposition se pare de l'allusion de Stendhal à cette relation à la beauté qui serait « la promesse du bonheur » . Tel en est le titre et la beauté survit en effet à ces nus malgré la glaciation des désirs. Tom Wesselmann, sait peindre, dessiner, travailler le plexiglas, jouer de tous les assemblages pour des points de vue vertigineux. Ce réel perdu qu'il dépeint avec brio porte aussi l'espoir d'une réconciliation de l'homme avec son imaginaire. C'est en cela qu'il faut en effet parler de bonheur. Pour la beauté qui subsiste et parce qu'à l' instar de Camus, « il faut imaginer Sisyphe heureux ».
La Strada N° 297
Aussi a-t-on pu reprocher à l'artiste une chosification de la femme à une époque ou celle-ci commençait à théoriser sa libération. L'exposition tend alors à corriger cette idée en montrant combien ce jeu de tensions et de silences prend en charge les deux sexes. Et que ceux-ci sont condamnés à tenir un rôle de figuration dans une vie dont le scénario et la scénographie leur échappe. L'érotisme apparent se dissout alors dans la platitude du quotidien et le réel se confond avec l'univers de la publicité et de l'imagerie de masse. L'artiste énonce et dénonce dans un même geste cette captation du vivant par ce regard artificiel qui est devenu le nôtre. Mais le constat n'est pas désespéré, l'idée du bonheur rode encore sur ce monde...
L'exposition se pare de l'allusion de Stendhal à cette relation à la beauté qui serait « la promesse du bonheur » . Tel en est le titre et la beauté survit en effet à ces nus malgré la glaciation des désirs. Tom Wesselmann, sait peindre, dessiner, travailler le plexiglas, jouer de tous les assemblages pour des points de vue vertigineux. Ce réel perdu qu'il dépeint avec brio porte aussi l'espoir d'une réconciliation de l'homme avec son imaginaire. C'est en cela qu'il faut en effet parler de bonheur. Pour la beauté qui subsiste et parce qu'à l' instar de Camus, « il faut imaginer Sisyphe heureux ».
La Strada N° 297
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