Galerie Depardieu, Nice du 1 au 24 mars 2018
C'est
à la fin des années 60 qu'un certain nombre d'artistes se lancent
dans une réflexion analytique et critique sur la peinture, à partir
de quelques individualités ou de groupes tels que Support-Surface ou
le Groupe 71 avec Isnard, Charvolen, Chacallis, Miguel... Longtemps
après, Martin Miguel demeure fidèle à cette volonté de se
confronter à la matérialité fondamentale d'une œuvre : Son
rapport au mur, au dessin , à la couleur. A cette quête de
l'origine, il y faut l'humilité du maçon et du bâtisseur. Le fil
conducteur sera donc « le cordeau », celui qui
normalement délimite une ligne droite et permet de visualiser un
plan vertical. Mais celui de Martin Miguel se veut « espiègle ».
Il est une artère qui irrigue le ciment, qui se rétracte hors de la
matière du béton brut en y laissant l'empreinte d'un dessin puis la
réalité d'une armature de fer.
Ainsi l'artiste déjoue-t-il les contraintes du bâti et du
géométrique en revenant aux sources mêmes de l'art pariétal. A
l'origine, dessin, couleur et architecture fusionnent dans une unité
à la fois utilitaire et symbolique ; fonctionnalité, mythologie et
rites s'inscrivent dans la matérialité d'un bâti. Martin
Miguel laisse le cordeau imprimer sa marque dans le corps du
matériau. La ligne droite s'adonne au paradoxe et à l'espièglerie des courbes, elle s'extrait de sa gangue
pour délimiter le mur et revient tracer son dessin dans le béton là où
la couleur se diffuse. La matière alors est traversée de sillons,
elle explose en marbrures, elle est vivante. Elle parle un art
immémorial.
Exposition précédente de Martin Miguel à la Galerie Depardieu, 2015
https://lartdenice.blogspot.fr/2015/06/martin-miguel-au-fil-du-fer-et-du.html
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