lundi 12 février 2018

"Pause Déjeuner", présentée par Entre/Deux

Caisse d'Epargne Masséna, Nice


Agnès Vitani, Barbarpurple, Feutre et mousse expansée

Alors que « la Cène » désigne le repas du soir avec une connotation religieuse, la « pause déjeuner » nous transporte dans un autre univers artistique plus proche du « Déjeuner sur l'herbe » ou des ripailles flamandes... Quoiqu'il en soit, il importe ici de briser les flux du travail ou la circulation de l'argent que l'espace d'une banque induit, pour une méridienne, une parenthèse gastronomique dans laquelle le visiteur s'adonnerait à la «gratuité» y compris dans son sens étymologique  de « ce qui est agréable ».
Le thème du repas est l'un de ces ces vecteurs qui traversent et ordonnent l'histoire de la peinture. Parce qu'il entretient une relation essentielle au biologique mais aussi qu'il incite au partage et à la convivialité. Aussi ce thème s'ouvre-t-il à tous les possibles, au rire comme au sérieux, à un regard sur l'écologie, une escapade nostalgique vers le rêve ou l'intrusion dans l'énorme ou le dérisoire. Qu'importe, puisque nous sommes conviés à une « pause », une rétention de sens, un arrêt dans le temps, une éruption de liberté.
L'intérêt d'une telle présentation réside justement dans cette profusion d'approches visuelles qui se heurtent dans une joyeuse cacophonie comme si les voix des artistes laissaient entendre ici leur gouaille, leur poésie, leur inquiétude... Un rythme coloré, multiforme par ces peintures, installations, sculptures ou photographies, soutient cette exposition où le spectateur expérimente l'humour, l'ironie mais se trouve aussi confronté à une réflexion sur l'organisation d'un espace et le foisonnement des formes et des couleurs qui le structurent. L'univers doucereusement coloré d'Agnès Vitani se développe dans une beauté inquiétante : Ce « barbarpurple » est-il l'écho d'une enfance, l'image boulimique d'un espace en gestation ? Les natures mortes de Philippe Mayaux ou de Thierry Lagalla ne disent-elles rien d'autre que leur jeu sur le détournement de sens ? Chaque œuvre suscite ainsi sa propre saveur pour la gourmandise du regard.

Artistes : Martine CAMILLIERI, Marc CHEVALIER, Claire DANTZER, Noël DOLLA, Thierry LAGALLA, JeeYoung LEE, Philippe MAYAUX, Agnès VITANI
Commissariat : Entre I Deux, Lélia Decourt & Rébecca François

Claire Dantzer, "Éphémère et corruption", 20 kg de chocolat et bois


Du 10 février au 15 juin 2018


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