mercredi 22 mars 2017

Entre-Deux "L'illumination de la terre par le soleil"

©Emmanuel Regent, Raissa, 2007

Artistes exposés:

Marion Catusse
Natacha Lesueur
Manuel
Florent Mattei
Jérémie Paul
Emmanuel Regent
Mathieu Schmitt
Julie Sonhalder

Présentation du communiqué de presse:

ENTRE I DEUX se définit comme un programme d’expositions et d’événements mené entre deux commissaires d’expositions.
Rebecca Francois : historienne de l'art, diplômée d'une Maîtrise d’histoire de l’art sur « La scène artistique niçoise de 1990 à 2006 ». Commissaire d’exposition au MAMAC de Nice et critique d’art, elle collabore à de nombreux ouvrages et mène avec Eve Pietruschi le projet des autostoppeuses depuis 2014.
&
Lélia Decourt : historienne de l'art, diplômée d'un Master Arts, Lettres, Langues et Civilisations, spécialité Asie et Océanie. Depuis 2010, responsable du service de la médiation culturelle au MAMAC de Nice. Elle est également enseignante vacataire à l'université Nice Sophia-Antipolis, en art moderne.
Le projet s’attache à des espaces non dévolus à la présentation d’œuvres d’art en vue de créer des interstices dans le quotidien avec la complicité des artistes de différentes générations, reconnus ou émergents, travaillant dans la région de Nice, Paris et Marseille.
ENTRE I DEUX s’infiltre dans la salle d’attente de l’agence Caisse d’Épargne Masséna pour susciter l’inattendu, la curiosité et l’échange.


Détournant le classique « chaises en enfilade, affiches décoratives et magazines people », ENTRE I DEUX propose une salle d’attente quelque peu particulière invitant à s’émerveiller devant le fait que la terre est illuminée par le soleil comme devant une œuvre d’art.
À y regarder de plus près, L’ILLUMINATION DE LA TERRE PAR LE SOLEIL décrit des trajectoires inattendues. Une rafle de raisins recouverte d’or prend l’apparence d’un beau bijou ou d’une précieuse vanité. Des plantes vertes génèrent des ambiances lumineuses ou des courts poèmes (haïkus) défilant sur des rouleaux de caisse automatique, grâce à des capteurs électroniques. Une peinture sur soie s’agrippe à une branche d’arbre tel un appel au large (de la peinture et du monde). Des minéraux, coquillages et ossements composent un cabinet de curiosités miniature perturbant les classifications naturalistes par des rehauts aux allures de cellules souches humaines.
Dès lors, ce décor instille un sentiment d’étrangeté. Des portraits photographiques aux mises en scène dissonantes font éloge du maquillage et du travestissement. Un magazine sur le bijou et l’ornement de parade révèle un art hybride, pop et surréaliste connecté à l’artisanat, à la science et à la mode. Des feuilles de palmes en terre cuite disposées au sol sur de la pouzzolane ou des assises de rondins de bois ornées de motifs décoratifs en trompe-l’œil fonctionnent comme des simulacres de nature conviant à faire une pause.
Le grésillement des hachures à l’encre noire de dessins de paysages poétiques émergeant de la feuille blanche du papier invite également à la divagation. Cependant, derrière le romantisme des ruines le ravage des guerres contemporaines se profile et la beauté des paysages renvoie à l’appel lancé par le néant. Ici, les images semblent toujours réversibles. Devant un décor bucolique et anachronique, des portraits en pied d’hommes et de femmes d’aujourd’hui recouverts de poussière manifestent l’intemporelle tragédie des expatriés et l’inadaptation de l’homme à vivre dans le monde tel qu’il lui est donné au monde d’hier et d’aujourd’hui.

                                   ©Mathieu Schmitt, Cadavres Exquis, 2014


Caisse d'Epargne, Place Masséna, Nice
Exposition du 1 avril au 2 juillet 2017






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